Jeanne Barret, botaniste et exploratrice, est une « femme extraordinaire ». Ce qualificatif dont l’a gratifiée le roi Louis XVI fait suite à un autre : celui de « bête de somme ». C’est en effet ainsi que le célèbre naturaliste Philibert Commerson la désignait, en référence à son abnégation et à son courage. Car la jeune Bourguignonne est l’exemple type de la femme qui ose aller contre vents et marées pour poursuivre ses rêves. Plantes, tour du monde, émancipation… Plus de trois siècles plus tard, la biographie de Jeanne Barret demeure une inspiration pour nos sociétés en perte de sens.

 

Philibert Commerson et Jeanne Barret : amour, crime et botanique

 

Avant de devenir botaniste, Jeanne Barret est une modeste femme de chambre au service de Philibert Commerson. Médecin et naturaliste réputé de son époque, il réussit à rejoindre l’équipage de Boungainville en 1766 afin de l’accompagner dans sa fameuse expédition. Cette dernière, commanditée par Louis XV, doit réussir le premier tour du monde français par la mer. Et elle le fera.

 

Commerson, de santé fragile, souhaite que Jeanne soit du voyage afin de l’assister. Or, l’ordonnance royale du 15 avril 1989 interdit la présence de femmes à bord des navires de la marine française. Les deux intéressés – que certains historiens qualifient volontiers d’amants – élaborent donc un stratagème. Jeanne se déguisera en homme pour naviguer aux côtés du naturaliste.

 

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De Jeanne à Jeanneton : comment Jeanne est devenue aide-botaniste

 

Gravure représentant Jeanne Barret

Barret embarque donc comme valet à bord de l’Étoile en décembre 1766. Guidé par la Boudeuse, le vaisseau jette d’abord l’ancre aux îles Malouines, puis à Rio de Janeiro. C’est d’ailleurs au Brésil que Commerson découvre une nouvelle fleur qu’il baptise « Bougainvillea » en hommage à son capitaine. Jeanne, pendant les trois ans de traversée, passe peu à peu de domestique à assistant-botaniste.

 

Alors âgée d’environ 25 ans, elle se fait remarquer pour son impressionnante force de travail. C’est en effet elle qui collecte la majeure partie des quelque 5000 spécimens prélevés en Amérique du Sud. Le contact quotidien avec Commerson ayant cultivé ses aptitudes scientifiques, c’est aussi elle qui catalogue les variétés et note les observations. Très vite, elle se fait surnommer « Jeanneton ».

 

Botaniste ou « bête de somme » ?

 

Louis-Antoine de Bougainville, dans son Journal, écrit : « […] cet infatigable Baré, botaniste déjà fort exerçé, que nous avions vu […] porter même dans ses marches pénibles les provisions de boucle, les armes et les cahiers de plantes avec un courage et une force qui lui avait mérité du naturalise le surnom de ‘bête de somme’. »

 

Jeanne Barret : le botaniste était une femme

 

La botaniste Jeanne Barret serait parvenue à dissimuler sa féminité pendant plus d’un an. Pourtant, peu de temps après leur départ de Rochefort-sur-Mer, des rumeurs prennent déjà forme auprès des autres membres de l’expédition. Mais ce n’est qu’en mai 1768 que la supercherie explose au grand jour. Le phénomène est notamment relaté par François Vivès, alors chirurgien à bord de l’Étoile.

 

À ce moment, l’expédition arrive sur l’île de la Nouvelle Cythère (aujourd’hui renommée « Tahiti »). Les autochtones, en voyant descendre ce « Jean Baré », auraient immédiatement crié qu’il s’agissait d’une femme. La botaniste, au pied du mur, aurait argué être énuque pour entretenir son mensonge. Bougainville n’est pas dupe. Malgré ce démasquage, elle et Commerson poursuivent le voyage.

 

Quelles plantes et fleurs ont-elles été découvertes par Jeanne Barret ?

 Fleurs roses de bouganvillier

Jeanne Barret, sous l’identité du valet de Commerson, a participé à la découverte et au référencement en France de milliers d’espèces végétales. Parmi elles, on retiendra notamment les suivantes.

 

  • Le bougainvillier.
  • L’hortensia.
  • Le pétunia et ses isotopes.
  • L’hydrophylle de Magellan.
  • La violette maculée à fleur jaune.
  • Le prunier de Cythère.
  • L’arbre du voyageur (ravenale).

 

Jeanne Barret a-t-elle fait le tour du monde ?

 

La botaniste Jeanne Barret est aujourd’hui considérée comme la première circumnavigatrice : la première femme à avoir fait le tour du monde. L’exploit est double pour l’époque : la jeune Jeanne, en plus d’être femme, est probablement issue d’un milieu fort modeste. Son travestissement, sa soif de connaissances et peut-être son amour pour Commerson lui ont malgré tout permis de se hisser au rang de « femme extraordinaire ». Cette reconnaissance, qui lui a été attribuée par le roi Louis XVI à la demande de Bougainville, a scellé sa destinée et son entrée dans l’Histoire.

 

Après l’exploration vient le temps des redécouvertes

 

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