Faites-vous partie des âmes éprises du parfum de la fleur d’oranger ? Si oui, vous devez absolument faire la connaissance de la princesse de Nerola. Son patronyme peut vous sembler familier. Ce n’est pas un hasard : cette diplomate du XVIIe siècle a donné son nom à l’essence de Néroli. C’est grâce à elle que ses notes suaves ont éveillé tant de ferveurs à travers les siècles. Aujourd’hui encore, Maison Manifacier perpétue cette tradition typiquement française avec des soins ennoblis de quelques gouttes d’essence d’orange et d’hydrolat de fleur d’oranger. Merci, Marie-Anne de la Trémoille.

 

Biographie de la princesse de Nerola

 

Marie-Anne de la Trémoille : « l’intrigante » du royaume de France

 

La princesse de Nerola est une dame française et diplomate contemporaine de Louis XIV. Elle naît Marie-Anne de la Trémoille à Paris, en 1642. Elle s’installe rapidement en Italie avec son premier mari, Adrien Blaise de Talleyrand. À la suite du décès de ce dernier, elle épouse le prince Flavio Orsini, issu de l’une des plus puissantes familles italiennes de l’époque. Elle devient alors duchesse de Bracciano, princesse des Ursins (forme francisée du nom « Orsini ») et de Nerola, une petite province romaine. Son salon du Latium devient le plus couru de l’Italie en matière d’influence française.

 

En parallèle, elle mène une fine carrière politique. Elle opère pour le compte de Louis XIV et de Madame de Maintenon auprès de la royauté espagnole, sur laquelle elle exerce une solide influence. Après s’être immiscée dans l’intimité des jeunes roi et reine d’Espagne en tant que camarera mayor, elle gagne peu à peu en puissance. Elle va jusqu’à appuyer des réformes servant les intérêts du royaume français. Elle noue toutefois des intrigues en faveur de l’Espagne qui lui feront progressivement perdre la confiance de Versailles, jusqu’à sa déchéance au début du XVIIIe siècle.

 

Les dates clés de son parcours

 

  • 1642 : naissance de la future princesse de Nerola à Paris.
  • 5 juillet 1659 (17 ans) : épouse le prince de Talleyrand.
  • 1663 (21 ans) : prend la fuite avec son mari à la suite d’un duel qui tourne mal. Ce dernier est emprisonné et meurt quelques années après sa libération.
  • Février 1675 (33 ans) : se remarie avec le chef de la puissante famille Orsini.
  • 1698 : mort de son second mari, qui lui laisse ses dettes et ses procès en cours.
  • Jusqu’en 1708 : défend les intérêts de Versailles en secondant les souverains espagnols.
  • 1714 (72 ans) : se fait renvoyer par la nouvelle reine d’Espagne, Isabella Farnese.
  • 5 décembre 1722 (80 ans) : décède à Rome dans la disgrâce.

 

La princesse et la fleur d’oranger

 Dessin d'orange et fleur d'oranger

Néroli ou orange amère ?

 

Le néroli à proprement parler n’existe pas dans le monde végétal. Il s’agit en réalité d’un nom plus prestigieux attribué à l’essence d’orange amère. Cette dernière est extraite par distillation des fleurs de l’oranger amer, aussi appelé « bigaradier » (Citrus aurantium amara). Au Moyen-Âge, on l’associait parfois à « l’eau de naffe » (ou « eau de naphe »). Seule son appellation, donc, est attribuable à la princesse : le produit en tant que tel existait de longue date.

 

Le saviez-vous ? Certaines recettes ancestrales de l’Eau de la reine de Hongrie marient une infusion de romarin à de l’hydrolat de fleur d’oranger.

 

Le rôle de la princesse de Nerola

 

Au XVIIe siècle, la princesse de Nerola tombe amoureuse du parfum de l’orange amère. Elle l’utilise pour se parfumer au quotidien et pour agrémenter l’eau de son bain d’effluves précieux. Forte de son titre, elle répand son usage dans toute la société mondaine de l’époque, à commencer par Rome. Par la suite, elle l’étendra même à la France aux environs de 1680. Enfin, elle scelle le fabuleux destin de ce parfum au sien en le baptisant « néroli ». Non par vanité, mais en hommage à la région de Nerola.

 

L’anecdote des gants de Néroli

 

Les gants parfumés de Marie-Anne de la Trémoille

 

Au XVIIe siècle, en Toscane, la mode était aux gants odorants. Les élégantes parfumaient leurs gants en cuir d’essences précieuses pour couvrir les mauvaises odeurs du tannage. Les plus aisées d’entre elles passaient commande auprès de maîtres gantiers-parfumeurs pour obtenir des senteurs personnalisées. Cette mode a par la suite été introduite en France par Catherine de Médicis.

 

Mais c’est surtout Marie-Anne de la Trémoille qui a popularisé leur usage. L’Histoire a retenu son habitude d’enduire ses gants de la fameuse essence de néroli. D’ailleurs, à l’époque, on ne parlait pas de « gants parfumés », mais bien de « gants de Néroli ». Certaines sources évoquent aussi l’expression « gants de Frangipane », associée cette fois aux usages du marquis de Frangipane.

 

Témoignage historique de Gilles Ménage (1672)

 

Citation de Gilles Ménage (historien et écrivain français), dans Les Observations de M. Ménage sur la Langue Françoise, chapitre « S’il faut dire gans de Néroli, ou de Nérola ».

« Il faut dire gans de Néroli. C’est ainsi que ces gans s’appellent en France ; quoyqu’en Italie, d’où ils nous sont venus, on les appelle guanti di Nerola ; de la Princesse de Nérola, aujourdhuy la Duchesse de Braciane, qui en a inventé le parfum. Les Italiens ont appelé demesme gans de Franchipane, des gans dont le parfum a esté inventé par le Marquis de Frangipane. »

 

Le néroli et la fleur d’oranger chez Maison Manifacier

 Buste antique et feuillage avec le lait corps Envol Maison Manifacier

Les bienfaits des agrumes, aussi bien cosmétiques qu’aromatiques, occupent une place déterminante dans les formulations de Maison Manifacier. Chéris par les rois, comme le fut la coûteuse essence d’orange amère, ils nous rappellent depuis des siècles que nos biens les plus précieux sont ceux que nous accorde la Nature. Ils incarnent cette forme de raffinement ultime, brute et naturellement sophistiquée, qui nous relie à notre corps et au monde qui nous entoure. La Maison les voit comme des passerelles, des liens du passé vers l’avenir, des ponts du dehors vers le dedans.

 

L’huile essentielle d’orange douce est présente dans le savon surgras Gecko Joyeux, auquel elle confère ses notes de gaieté pétulante. Plus doux et discret, l’hydrolat de fleur d’oranger infuse les formules de la lotion tonique Brume Céleste et du Lait corporel bio Envol. Réputé en beauté et en aromathérapie, il réveille l’éclat naturel des peaux délicates tout en réconfortant les âmes anxieuses. Des trésors du passé fondus dans des formules contemporaines, adaptées aux enjeux d’aujourd’hui.

 


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